17 août 2005

Debout les morts

Incursion chez Fred Vargas : suite.
Cette fois, l’intrigue est vraiment prenante : l’enquête et ses retourne- ments prennent le lecteur à la gorge.

Dès la première page, ça fonctionne : une ancienne cantatrice constate un matin qu’un arbre a mystérieusement “poussé” dans son jardin, en une nuit. Les Grecs sont superstitieux : ça l’inquiète, cet arbre. Mais son mari lit le journal et s’en fout.

De nouveaux voisins emménagent, trois historiens “dans la merde” : dans l’ordre chronologique, Mathias, préhistorien, plus à l’aise à poil que dans ses vêtements qui le serrent ; Marc, le personnage principal de ce roman, médiéviste nerveux, sensible et parfois par la tectonique de ses pensées, et Lucien, passionné par la Grande Guerre, qui rebaptise le quartier selon les points cardinaux : le front Ouest, le front Est. Et l’ancien flic pourri, le parrain-oncle de Marc, Armand Vandoosler, viré de la police parce qu’il a laissé s’échapper un assassin; qui appelle ses colocataires les “trois évangélistes” : Saint marc, Saint Mathieu, et Saint Luc, et se prend pour la capitaine Achab.

Chacun à son étage de la “baraque pourrie”, pour respecter la chronologie : les bas-fonds ne sont pas utilisés (c’est encore la Chaos historique, “mystère originel, merdier général, foutoir en combustion, bref les pièces communes”), le premier est occupé par le chasseur - cueilleur préhistorique où “l’homme nu se redresse en silence”, le second par le Moyen-âge, ère du “glorieux deuxième millénaire, les contrastes, les audaces et les peines médiévales”, au dessus “la décadence, le contemporain, fermant de la honteuse Grande Guerre la stratigraphie de l’Histoire et celle de l’escalier. Plus haut encore, le parrain, qui continue de déglinguer les temps actuels à sa manière bien particulière”.

Debout les morts, 283 pages, coll. J’ai Lu - 5,30 €

Encore un billet signé Pelouse

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