Hier soir, j'ai découvert The Virgin suicides, de Sofia COPPOLA. Ma façon à moi de célébrer la sortie de son dernier film, Marie-Antoinette actuellement sur tous les écrans.
Je me souviens qu'à la sortie de ce film, une vague odeur de souffre accompagnait l'affiche et la blondeur inquiétante des 5 adolescentes, dont la désormais célébrissime Kirsten Dunst. C'est peut-être par crainte du racolage que je ne m'étais pas laissé tenté à passer 1H35 dans une grande salle oscure en si bonne compagnie...
En découvrant ce film, j'ai été agréablement surpris : le glauque auquel je m'attendais est quand même sérieusement passé à la moulinette de la dérision par la réalisatrice. Pas le même sens de la dérision et de l'absurde que dans Lost in translation, chef d'oeuvre de Sofia Coppola, mais simplement une sorte de recul sur les années d'adolescence, leurs poses, leurs effets calculés. Exemple : un jeune homme de treize ans, transi d'amour pour une jeune joueuse de tennis, se défenestre... avant de se relever, intact et juste un peu boueux, au milieu du buisson du jardin de ses parents...
Pour le reste, je crois qu'il faut sans doute aimer Kirsten Dunst, apprécier son jeu et croire en son talent pour passer un bon moment. Pour ma part, je la trouve commune et sans talent particulier. A vrai dire, la choisir pour le rôle de Marie-Antoinette me semble même assez étrange, dans la mesure où je ne lui trouve absolument aucun charisme (embêtant, pour un personnage historique, non ?).
Pour conclure, The Virgin suicides me paraît un film très esthétisant, à la musique planante (signée Air), et pas spécialement désagréable à regarder. Cependant, je regrette que ni le glauque ni l'ironie n'aillent plus loin. On a la vague impression que la réalisatrice elle-même n'a pas su si elle se prenait au sérieux, ou si elle faisait un film volontairement dérisoire... Tout cela est parfaitement calibré pour constituer un film-culte pour ados, pour résumer avec un peu de provoc'...