29 juin 2008

(Manga) 20th Century boys #13, ... #22

Eh bien ça y est : je suis prêt à attaquer 21th Century boys puisque j'ai fini cette nuit, pris d'une boulimie mangaphage aiguë, les 22 tomes de 20th Century boys !

Les tomes 13 et 14 ont doucement relevé le niveau des précédents, et à la fin du tome 14 s'est produit l'événement tant attendu : le retour de Kenji, le personnage principal. De fait, Naoki URASAWA commet dans cette série un péché d'orgueil en pensant captiver notre attention pendant 4400 pages dont plus de 2000 sans personnage principal. Ce pourrait être un parti pris terriblement original, c'est surtout une décision frustrante, agaçante... et absurde.

Oh, je sais bien : agacer le lecteur, cela fait aussi partie des bonnes recettes d'écriture. Mais non, là je n'ai pas marché. Et j'ai vraiment dû me forcer à continuer ma lecture. Pourquoi ? Tout simplement parce que Kenji est un personnage très attachant, qu'il a une grande sensibilité et un caractère très juste, très simple. Son engagement dans l'action, au milieu de ses amis, est tout d'un bloc. On comprend ses décisions, ses paradoxes, ses faiblesses parfaitement bien. Alors durant l'absence (trop) prolongée de Kenji, les autres personnages semblent soit fades, soit caricaturaux. Bien sûr Otcho/Shôgun a une présence imposante, Kanna une force de caractère admirable. Mais c'est Yoshitsune, le commandant malgré lui, l'enfant peureux, qui est encore le successeur le plus sympathique de Kenji. Eh oui : les véritables héros se doivent d'être imparfaits.

J'ai l'air de bouder mon plaisir, mais ce n'est pas du tout le cas. j'ai simplement été déçu par le "passage à vide" du milieu de la série. Par contre, dès le tome 15 tout l'intérêt revient en force, malgré le vilain Ami qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Et puis l'action sort enfin de Tokyo. Chaque tome a enfin son propre rythme, tout en filant droit vers un dénouement spectaculaire. A la toute fin, on verse une larme... et puis il y a une sorte d'épilogue qui est vraiment en trop. Mais c'est aussi cela la marque de fabrique de Naoki Urasawa : en faire toujours un peu trop. Trop de pages, trop de personnages, trop d'intrigues secondaires qui n'apportent rien à l'histoire. L'auteur compare lui-même l'art du mangaka à un sursis : il faut toujours continuer à raconter, toujours différer le dénouement pour rester en vie.

20th Century boys, une épopée utopique qui nous raconte les grandes failles du monde contemporain en reprenant la forme ancienne des 1001 Nuits.


10 x 200 pages env., éd. Panini Manga - 8,95 € chaque tome

25 juin 2008

(Manga) 20th Century boys #4, ... #12

C'est le moment de faire un point sur ma découverte de 20th Century boys de Naoki URASAWA. J'en suis au tome 14 sur 22.

Je craignais de me lasser. Je craignais surtout l'ajout incessant d'intrigues secondaires, comme l'auteur l'avait fait dans Monster. Mais 20th Century boys est mieux fait de ce côté. Bien évidemment, chaque tome de 200 pages contient une bonne dose de péripéties, d'intrigue et de scènes d'action, de renversements de situation, de révélations. Mais manifestement Urasawa a surtout préparé avec minutie, bien à l'avance, les grandes lignes de son histoire. A aucun moment on n'a l'impression d'un choix non assumé, ni d'un épisode "bouche-trou" : presque tout est nécessaire, et chaque tome de 200 pages respecte bizarrement une certaine économie, une certaine retenue.

Ça ne m'empêche pas de m'être copieusement ennuyé à la lecture de certains tomes. Le tome 4, le tome 10. Plus récemment les tomes 12 et 13, dans lequel l'action semble arriver à son terme... et peine vraiment à retrouver un second souffle.

Globalement, l'évolution des personnages est intéressante et cohérente. Urasawa en garde toujours en peu sous le coude, et je commence par exemple à m'impatienter de l'absence prolongée du personnage principal, Kenji. Parce qu'il va forcément revenir, non ? Un bémol : Kanna, la nièce de Kenji, qui a pris le relais en tant que moteur de l'action. Je trouve son portrait très incomplet, et je regrette qu'on ne sache pas mieux comment et auprès de qui elle a grandi depuis le grand bain de sang de l'an 2000, par exemple. Et puis elle a l'air de fonctionner comme un robot, sur commande. Lorsqu'elle en apprend des choses très importantes sur ses parents, une larme apparaît subrepticement au coin de ses beaux yeux... et puis on passe à autre chose, pour conserver le rythme, pour zapper coûte que coûte.

Dommage : je préférerais qu'il y ait des tomes vraiment lents pour contrebalancer l'impression générale de fuite précipitée en avant. La lenteur ça s'apprend, comme la rapidité. Certains mangakas le font très bien d'ailleurs. Ce sont à mon avis les œuvres capables de lenteur et de réflexion qui resteront, une fois passée l'attrait immédiat pour l'intrigue. Monster et 20th Century boys se mêlent de politique et montrent une certaine sensibilité de l'auteur pour le mystique. Mais Urasawa passe tout à la moulinette du divertissement.

To be continued...


9 x 200 pages env., éd. Panini Manga - 8,95 € chaque tome

13 juin 2008

(Manga) 20th Century boys #1, #2 et #3

Après avoir sévèrement sévi dans sa série Monster, Naoki URASAWA déchire carrément la case dans 20th Century boys. Je te parle djeunz parce que c'est un manga, et que jusqu'ici tu croyais sans doute que les mangas c'est rien que pour les djeunz.

Ben n'importe quoi. Le manga est d'abord destiné aux lecteurs de BD qui sont restés curieux, à ces happy few qui creusent un peu plus loin que les yeux bridés et les idéogrammes couvrant furieusement en diagonale des pages remplies de combats d'arts martiaux. Ces lecteurs là, et les autres aussi, trouveront chez Naoki Urasawa des raffinements de scénario peu communs dans la BD occidentale ; ce qui lui a valu le prix de la meilleure série à Augoulême en 2004. Ses autres atouts ? Un trait fin et précis, une mise en page parfois sobre et d'autres fois terriblement BA-DAM ! BIM ! BOUM !

Si je te le dis.

Alors c'est quoi le pitch ? C'est une bande de gamins qui en 1969 fondent un groupe d'abord pour se défendre d'autres gamins, ensuite pour se divertir. Ils s'inventent un code, des légendes du quotidien, des références communes (manga, musique et autres). Et puis l'un d'entre eux peint un logo. Les réunions de ce groupe apparemment bien innocent se tiennent dans un terrain vague, sous un toit fait d'herbes sèches. Mais un jour le terrain vague est bouclé, pris d'assaut par des promoteurs immobiliers. Fin provisoire du délire. Les gamins enterrent leurs souvenirs, leurs objets de culte dans une grande boîte en ferraille au pied d'un arbre.
En 1997, une mystérieuse secte se réunit chaque semaine dans une grande salle du centre ville. Des parents essayent en vain de retirer leurs enfants de l'emprise du gourou de cette secte, un type au visage masqué qui se fait appeler "AMI". Là où ça devient préoccupant, c'est qu'une série de décès bizarres vient frapper l'entourage de cette secte, et quà chaque fois, non loin du crime, on retrouve le logo inventé 28 ans plus tôt (t'as vu comme je sais compter, avec mon Bac S).
Les membres du groupe sont éparpillés un peu partout sur la planète. Mais l'un d'entre eux meurt soudainement, laissant derrière lui les prémisses d'une enquête qui va mener ses anciens camarades... vers Ami.

Dans ces trois premiers tomes, tout est précisément pesé, calculé, entrecoupé comme il faut pour que vous ne lâchiez pas le livre un instant. En finissant le deuxième tome, dans la précipitation de l'action, j'ai entamé le troisième sans presque m'en rendre compte et je l'ai dévoré en une demi-heure... alors que chaque tome compte plus de 200 pages...

Ce manga me fait une impression bien plus forte encore que la découverte de Monster en janvier 2006, et ce n'est franchement pas peu dire. Mieux : je sens qu'il me touche beaucoup plus dans le choix même de l'intrigue. Le passage continuel du présent de l'adulte au passé de l'enfant crée une véritable addiction aux deux actions simultanément. Les relations entre les enfants, en particulier, sonnent impeccablement juste.

Je ne crains qu'une chose, c'est qu'en 22 tomes les actions secondaires épuisent l'action principale, comme cela s'était produit avec Monster : remettre toujours la résolution de l'intrigue à plus tard en ajoutant sans arrêt de nouveaux personnages, de nouvelles intrigues parallèles, c'est le (gros) défaut qui m'avait poussé à arrêter au 12è tome cette série qui en compte 18.

Donc à suivre, de près.


3 x 200 pages, éd. Panini Manga - 8,95 € chaque tome
Merci Gérald de me les avoir prêtés... :)

11 juin 2008

(BD) Gordo, un singe contre l'Amérique

Frabrice COLIN et Fred BOOT signent ici un album de format moyen au graphisme très étudié. C'est publié aux éditions L'Atalante sises à Nantes (cocorico !), une maison qui jusquà récemment publiait essentiellement de la S.F. et du polar.

Le dessin me semble fait à l'ordinateur et se présente sur fond noir et papier glacé. Les ambiances sont celle d'un polar ou d'un road movie, quelque part autour du Hollywood des années 50-60. Vous reconnaîtrez quelques stars dans ces pages : Humphrey, Lauren, Frank, Elvis. Gordo les côtoie tou(te)s.

Qui est Gordo ? Une sorte de gangster-crooner-amant formidable polymorphe. Mi singe mi homme, il interroge nos instincts (soif, sexe, violence) tout autant que ce qui fait notre civilisation (politique, musique, conquêtes, sens du beau). Gordo met en perspective l'homo erectus hollywoodien à la manière d'un Charlton Heston dans La Planète des singes, et s'en ira d'ailleurs dans l'espace à la toute dernière page.

Voilà pour l'ambiance et le style de l'ouvrage. Pour le reste, le scénario est distrayant mais il n'a ni queue ni tête. Le trait excessivement graphique pousse la caricature à l'extrême et se gargarise manifestement de références savantes (musicales, cinématographiques). Les personnages me font surtout penser à un générique de Ma sorcière bien aimée qu'on aurait passé à la moulinette numérique. Sans charme et sans inventivité, la mise en page respecte bien sagement la case.

En deux mots, Gordo est une sorte de Jazz Club en vraiment moins bien.


62 pages, éd. L'Atalante (sortie en librairie le 26 juin 2008) - 12 €
Le blog de Fred Boot est ici : http://www.fredboot.com/dotclear/

09 juin 2008

(BD) La Marque jaune

Comme je l'ai dit dans mon précédent billet, avec La Marque jaune, sixième tome des aventures de Blake et Mortimer, Edgar P. JACOBS se résout enfin à l'essentiel et réalise, en un seul volume de 70 pages, un très bel exercice de style.

L'HISTOIRE. A Londres, un mystérieux malfaiteur se moque de la police en commettant des méfaits annoncés à l'avance par voie de presse. L'affaire devient on ne peut plus sérieuse lorsque l'individu parvient à dérober la couronne royale ! Oups, je veux dire « couronne impériale d'Angleterre », comme l'appelle Jacobs...
Philip Mortimer et Francis Blake reprennent du service et se rangent aux côtés de Scotland Yard pour attraper le vilain. Celui-ci pourra-t-il impunément continuer de narguer l'ordre civil (je veux dire « impérial ») en laissant derrière lui sa fameuse "marque jaune" ?
Vous le saurez en lisant... gna gna gna...

Les éléments de départ de cette histoire sont aussi simplistes que dans les deux épisodes précédents, mais Jacobs gagne en efficacité dans l'écriture et la mise en page. Il n'évite pas les habituels passages didactiques (certains mots sont littéralement soulignés pour cet idiot de lecteur) et les bulles couvrent parfois jusqu'à 80% de la case (non, je n'exagère pas), mais il y a du rythme et beaucoup d'inventivité visuelle. Les ambiances londoniennes sont extrêmement soignées et vraiment réjouissantes pour quiconque affectionne cette ville. Les premières pages sont dignes des premières scènes d'un film noir de la grande époque hollywoodienne, et l'on se prend d'amitié pour l'homme qui signe "la marque jaune" comme on le ferait pour un héros de Marvel moitié homme moitié démon.

Il faut dire qu'en face, c'est du mou, du gras, du ronplonplon. Philip Mortimer se dégage très nettement, à travers les trois premières aventures de Blake et Mortimer, comme le seul héros de Jacobs ; en effet, Blake est à chaque fois relégué au statut de figurant, ou peu s'en faut. Dommage, parce qu'on a bien du mal à le prendre en sympathie, ce pépère de Mortimer, ce supposé savant qui passe son temps à fumer la pipe, à boire du Bourbon, à se tailler la barbe en quinconce et à remonter sa ceinture en cuir marron au-dessus de son nombril bedonnant pour nous montrer à quel point son pantalon de toile beige lui fait un gros cul. So british.


70 pages, éd. Dargaud - 13,30 €
Un lien francophone pour passionnés : http://www.marquejaune.com/

08 juin 2008

(BD) Le Mystère de la grande pyramide

Je ne vais pas en dire très long sur ce diptyque des aventures de Blake et Mortimer, car il n'a que très difficilement retenu mon intérêt. Ce sont les quatrième et cinquième tomes publiés par E.P. JACOBS, après la trilogie Le Secret de l'Espadon. L'intrigue est cette fois transférée au Caire, après l'Orient.

L'HISTOIRE. C'est un début d'intrigue à la Tintin qui amène Philip Mortimer à faire ses valises pour Le Caire. Arrivé là-bas en tant que savant, précédé par sa renommée en tant qu'inventeur du fameux Espadon*, Mortimer est accueilli par ses confrères égyptologues. Ceux-ci sont sur un gros coup : il s'agit de retrouver l'accès vers une chambre cachée dans l'épaisseur de la grande pyramide. Rumeurs et spéculation vont bon train.
Mais c'est sans compter sur les agissements criminels d'un mystérieux malfaiteur, qui veut piller les trésors enfouis et abattre nos deux héros s'ils se mettent sur son chemin.

La principale originalité de ce diptyque est que Mortimer mène seul l'action pendant les trois quarts de l'aventure. Le couple de héros n'est plus qu'un héros seul, aussi ce n'est pas un hasard si le travestissement, le dédoublement sont des thèmes très présents dans cette centaine de pages. Autre point d'originalité : l'action trouve son dénouement dans une ambiance totalement surnaturelle et quasi ésotérique. Il y a dans les dernières pages de cette aventure la même volonté de s'imposer par un morceau de bravoure visuel, tout comme dans le finale de la précédente trilogie.

Je dois avouer par ailleurs que l'aspect excessivement didactique de ce diptyque m'a paru des plus indigestes. Déjà que Jacobs est bavard et qu'il écrit assez mal, comme je le disais lors du précédent billet, mais alors quand il se met en tête de passionner ses lecteurs pour l'égyptologie, avec schémas et généalogies à l'appui... non, vraiment pas.

Après l'Orient, l'Egypte. Dans le prochain tome, La Marque Jaune, ce sera le plein cœur de Londres. Jacobs obéit un réflexe pavlovien du colonialisme britannique. Dommage, finalement, qu'il ait commencé par exposer les bijoux de familles, car La Marque Jaune est plus personnel, plus recentré sur l'essentiel ; c'est un retour sur soi où l'écriture devient beaucoup plus juste. Mais n'anticipons pas...


2 x 56 pages, éd. Dargaud - 13,50 € chaque tome
* Lire Le Secret de l'Espadon

06 juin 2008

Mon père est flou

M E R C I, mille fois merci Magda pour ce beau texte que tu as écrit à partir d'une de mes photos... :)
http://lebicdansloeil.wordpress.com/

02 juin 2008

(BD) Le Secret de l'Espadon

Bon eh bien ça y est : je me suis initié à Blake et Mortimer ! Et en commençant par le commencement, en plus : facile, les BD signées Edgar P. JACOBS ont leur propre numérotation chez Dargaud, et j'ai suivi : 1, 2, 3. C'est donc une trilogie, bravo pour ta perspicacité.

L'HISTOIRE. Basam-Damdu, Empereur du Tibet, est un dandereux dictateur qui a installé ses quartiers à Lhassa. Epaulé par un renégat occidental, le terrifiant Colonel Olrik, Basam-Damdu s'apprête à écraser les principales villes de l'Occident pour mettre le monde à ses pieds. La BD commence ainsi comme un film catastrophe, et Moscou, Rome, Berlin, Paris sont atomisés ; plus grave : Londres y passe aussi. Mais là, by Jove, c'est le pas de trop pour le capitaine (Sir) Francis Blake et son camarade le savant Mortimer. Ce dernier était justement sur le point de faire construire une arme de dissuasion massive à l'encontre de Basam-Damdu et de ses escadrons : une sorte d'objet volant bizarroïde baptisé l'Espadon.
Blake et Mortimer prennent la fuite pendant qu'un peu partout dans le monde, particulièrement dans le royaume britannique, des poches de résistance s'organisent.

Voici une BD de facture classique, dans la lignée de Tintin (Jacobs travailla auprès de Hergé) mais avec un esprit définitivement James Bond avant l'heure. Les pages sont remplies de texte, les bulles prennent souvent les deux tiers de la case, la mise en page est sobre et classique, bien que très graphique et colorée de façon assez moderne (aplats de couleurs vives... les méchants dégradés viendront sur les tomes suivants). Il y a un narrateur qui raconte l'histoire au présent, au risque de répéter ce que l'image dit déjà ("A ce moment-là, le téléphone sonne", et on voit un téléphone qui fait "DRING DRING"... ). L'auteur semble se défier du dessin ; en tout cas il fait comme si le dessin ne savait pas raconter. E.P. Jacobs, fin dessinateur, s'applique au texte écrit et en fait de trop. Il dessine bien mais écrit mal. Par exemple, il faut à tout prix que toutes les actions soient simultanées : "Au même moment", "Pendant ce temps", Jacobs ne connaît pas la succession, seulement la simultanéité. Autre couac : l'utilisation des "Mais". Parfois trois "mais" consécutifs... Un autre encore : quand un personnage rapporte à un autre un événement récent qui s'est déroulé dans un autre lieu, il utilise le passé simple au lieu du passé composé. Personne n'utilise le passé simple à l'oral ; Jacobs, si.

Pour le reste, la BD est divertissante. Il faut passer au-dessus du racisme primaire envers les "jaunes", tout comme pour d'autres raisons on ne prête pas attention aux méchants "rouges" lorsqu'on regarde un bon (pas si) vieux James Bond. Le troisième tome est décevant : Jacobs a tellement suivi de près ses deux personnages éponymes dans les deux premiers tomes qu'il se retrouve obligé de commencer le troisième par une quinzaine de pages où on ne les aperçoit pas : on ne voit que des personnages secondaires, parce que sans ces personnages secondaires auxquels il faut faire une place à la dernière minute, le dénouement ne pourrait avoir lieu. La scène finale, qui révèle au lecteur l'Espadon tant attendu, est grotesque à souhait : elle consiste à tracer des courbes jaunes avec un vilain coucou dans le ciel, et à balancer la purée sur les méchants.

En gros, une aventure de Blake et Mortimer c'est un peu comme une aventure de Tintin, avec de l'espionnage en plus et de l'humour en moins. Un peu primitif, mais divertissant.


3 x 56 pages, éd. Dargaud - 13,50 € chaque tome